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Fahtia Nasr Art Scrapbooking et Littérature....

Amadou Hampâté BA, gardien de la tradition orale africaine, par Amadou Bal BA

Amadou Hampâté BA, ce magicien du verbe, cette source intarissable de la tradition orale africaine, est inspiré, dans sa contribution littéraire, par la «sagesse africaine» et l’accès au savoir. Il tire sa légitimité d’écrivain de son appartenance culturelle au monde peul, de son parcours intellectuel, de son érudition ethnographique et historique, de son expérience au sein de l’administration coloniale, de l’IFAN et de l’UNESCO. Maître de la parole et traditionaliste, romancier, conteur, hagiographe, poète, historien, sociologue, chercheur, fonctionnaire colonial et interprète, humaniste et tolérant, diplomate, musulman soufi, de culture peule et bambara, arabisant et d’expression française, Amadou Hampâté BA a vécu, pleinement, cette diversité culturelle et intellectuelle. Pour lui, l’Afrique doit parler par elle-même, en puisant notamment sur sa tradition orale : «Quand la chèvre est présente, il ne faut pas bêler à la place de la chèvre» dit-il. «En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle» ; Cette citation devenue célèbre résume, à elle seule, les brillants travaux d’Amadou Hampâté BA.  En effet, Amadou Hampâté BA a mené un combat inlassable en faveur de la réhabilitation des traditions orales africaines en tant que source authentique de connaissances et partie intégrante du patrimoine culturel de l’humanité. Gardien de la tradition orale africaine, il est resté ouvert aux autres, et a démontré l’universalité de sa contribution pour un monde meilleur, fondé sur la compréhension mutuelle et la fraternité. Dans sa fameuse lettre à la jeunesse, en 1985, soit 6 ans avant sa mort, Amadou Hampâté BA, milite ardemment, au-delà des différences culturelles, pour la compréhension mutuelle. «Certes, qu’il s’agisse des individus, des nations, des races ou des cultures, nous sommes tous différents les uns des autres ; mais nous avons tous quelque chose de semblable aussi, et c’est cela qu’il faut chercher pour pouvoir se reconnaître en l’autre et dialoguer avec lui. Alors nos différences, au lieu de nous séparer, deviendront complémentarité et source d’enrichissement mutuel. De même que la beauté d’un tapis tient à la variété de ses couleurs, la diversité des hommes, des cultures et des civilisations fait la beauté et la richesse du monde» dit-il. Amadou Hampâté BA a commencé par chercher en lui-même, se donnant beaucoup de peine «pour se découvrir et bien se connaitre, afin de pouvoir ensuite se reconnaître en son prochain et l’aimer en conséquence». Il souhaiterait que chacun de vous en fasse autant, en faisant un pas vers l’autre : «À notre époque si grosse de menaces de toutes sortes, les hommes doivent mettre l’accent non plus sur ce qui les sépare, mais sur ce qu’ils ont de commun, dans le respect de l’identité de chacun. La rencontre et l’écoute de l’autre est toujours plus enrichissante, même pour l’épanouissement de sa propre identité, que les conflits ou les discussions stériles pour imposer son propre point de vue. Un vieux maître d’Afrique disait : il y a «ma» vérité et «ta» vérité, qui ne se rencontreront jamais. «La» Vérité se trouve au milieu. Pour s’en approcher, chacun doit se dégager un peu de «sa» vérité pour faire un pas vers l’autre». Par conséquent, Amadou Hampâté BA est un «caméléon de la tolérance». Pour lui, l’observation du caméléon nous en dit long sur le bien-vivre ensemble : «Quand il arrive dans un endroit, le caméléon prend la couleur du lieu. Ce n'est pas de l'hypocrisie ; c'est d'abord la tolérance, et puis le savoir-vivre. Se heurter les uns les autres n'arrange rien. Jamais on n'a rien construit dans la bagarre. La bagarre détruit. Donc, la mutuelle compréhension est un grand devoir. Il faudrait toujours chercher à comprendre notre prochain. Si nous existons, il faut admettre que, lui aussi, existe».
De nos jours, la contribution littéraire d’Amadou Hampâté BA est restée discrète, et peu connue du grand public, et même a tendance à sombrer dans l’oubli. Pourtant, cette production littéraire, s’étendant de 1940 jusqu’à sa mort, se manifeste, avant tout, par sa grande diversité, sa prolixité et sa richesse : biographies, autobiographies, contes, romans, essais, ouvrages ethnographiques, historiques ou religieux. Ainsi, dans l’Empire Peul du Macina, cet auteur nous restitue une somme importante de faits historiques, de récits épiques, mais aussi des éléments sur l’organisation administrative et sociale, les coutumes et les mœurs de cet Etat. Dans le domaine de la pensée et de la spiritualité, sympathique et mystique, Amadou Hampâté BA a vécu à une période de grande reliogiosité de l’Afrique. En effet, il se pose en guide dans le labyrinthe de la spiritualité africaine. Gardien de la tradition, pour les religions des Anciens, il a su restituer les différentes initiations et leur sens. Il situe les religions africaines dans une «unité de la diversité» suivant Sérigne Ababacar WADE, dans sa thèse. La cohabitation du christianisme, de l’islam et de l’animisme est harmonieuse : «L’ensemble de ces croyances a reçu le nom d’animisme, de la part des ethnologues occidentaux, le Noir attribue une âme à toute chose, âme-force qu’il cherche à se concilier par des pratiques magiques, et parfois, par des sacrifices» écrit-il dans «Aspects de la civilisation africaine». Car, pour Théodore MONOD, il y a entre la nature et l’homme «une profonde alliance». Du point de vue religieux, et dans son humanisme, Amadou Hampâté BA considérait que l’intolérance est une déviation. Il ne faudrait pas juger les religions, quelles qu’elles soient, à travers les hommes qui les pratiquent ou qui, parfois les utilisent pour des fins autres que celles réellement religieuses. Il a appris de ses parents à être tolérant et à accepter les gens tels qu’ils étaient, Africains ou Européens, tout en restant pleinement soi-même. La tolérance s’appuie sur la compréhension et s’accompagne de la connaissance de l’autre. La différence peut être une source d’enrichissement, à condition de nous libérer de nos peurs, de notre égoïsme et de faire l’effort d’aller vers l’autre pour mieux le connaître et l’accueillir. Dans le domaine de l’art romanesque, à travers ses biographies (L’Etrange destin de Wangrin) et ses autobiographies, (Amkoullel, L’Enfant Peul), Amadou Hampâté BA s’est révèlé être un extraordinaire mémorialiste. On y trouve tout le talent littéraire de l’auteur exprimant «la qualité du regard même qu’il portait sur toutes les choses et qui lui faisait voir tout à la fois, profondément, de l’intérieur avec la connaissance authentique qui lui venait de son vécu, et de l’extérieur, avec une connaissance objective qu’il avait acquise par sa curiosité et la fréquentation de multiples cultures» écrit Christiane SEYDOU. Il est conteur avec des récits initiatiques (Koumen, Neddo Dewal) ; L’initiation est, pour lui, non pas l’entrée dans une société secrète, mais le processus acquisition d’un savoir devenir un homme nouveau. Le conte doit divertir, mais aussi être utile et instructif.
En traditionnaliste, Amadou Hampâté BA a exposé une contribution littérale originale et nouvelle. Loin d’être une tradition figée et sclérosée, il milite pour une culture orale vivante et dynamique. La tradition africaine est une civilisation de responsabilité et de solidarité dont l’un des grands objectifs est «l’acquisition, par l’individu, d’une totale maîtrise de soi,  et d’une paix intérieure sans laquelle il ne saurait y avoir de paix extérieure». Il invite les nouvelles générations à conserver ces valeurs traditionnelles positives : «La vie humaine est comme un grand arbre chaque génération comme un grand jardinier. Le bon jardinier n’est celui qui déracine, mais celui qui, le moment venu, sait élaguer les branches mortes». Il rappelle cet adage en direction notamment des jeunes de la diaspora ou pris dans le tourbillon de la modernité : «Le morceau de bois a beaucoup séjourné dans l’eau, il flottera peut-être mais jamais il ne deviendra caïman !».
Confronté à la colonisation et «aux Dieux de la brousse» c’était le surnom des administrateurs coloniaux qui niaient, par essence, les valeurs culturelles africaines, Amadou Hampâté BA a conquis la liberté d’être lui-même ; il a bien résolu la difficile question de l’identité personnelle et affirmé, sans ambiguïté, ses valeurs, et par la même occasion celles du continent noir. «Je suis comme une espèce de chauve-souris, un animal qui peut vivre dans tous les éléments. Je ne me trouve jamais dépaysé dans une situation, j’essaie toujours de m’adapter à la situation, mais en veillant de ne pas cesser d’être moi-même» proclame le Sage de Bandiagara. En effet, Amadou Hampâté BA était un humaniste et un gardien indomptable de la tradition orale africaine fidèlement restituée, revalorisée et revigorée. «Tout parle, tout est parole», dit la vieille Afrique. Amadou Hampâté BA avait une vision apaisée de l’histoire africaine qu’il défendait, sans nier ce que les autres ont de meilleur eux-mêmes. Avec cette grande ouverture d’esprit, il a su reconnaître, à certains administrateurs coloniaux, non seulement des valeurs professionnelles, mais aussi et surtout, des valeurs éthiques et morales qui ont forcé son admiration. «Le regard historique africain ne sera pas un regard vengeur, mais un exercice vital de la mémoire collective qui balaie le champ du passé pour y reconnaître ses propres racines», souligne Joseph KI-ZERBO (1922-1906), un historien burkinabé.
Issu d’une famille aristocratique et traditionnaliste peule, Amadou Hampâté BA y a puisé, dès sa naissance, toutes les sources d’inspiration qui vont guider sa conduite. «Je suis diplômé de l'université de la Parole à l'ombre des baobabs», se plaît-il à rappeler. Amadou Hampâté BA  est né vers 1901, à Bandiagara, au Mali, en pays Dogon, dans le Macina. Son grand-père maternel, Paté Poullo, était un berger et un compagnon d’El Hadji Omar TALL (1797-1864) qui avait quitté le Fouta-Toro pour s’installer dans cette région. En 1864, alors qu’El Hadji Omar TALL se trouvait assiégé par les Français, dans la grotte de Déguembéré, au milieu de caisses de munitions, une violente explosion eut lieu. On ne retrouva pas son corps. Amadou Hampâté BA écrira plus tard, un magistral ouvrage, qui n’a pas été réédité depuis 1984  «L’Empire peul du Macina» qui couvrait la période du 1818 à 1853. Cet empire a été fondé par de fils aîné d’El Hadji Omar : Cheikou Amadou, un marabout Toucouleur, qui fixa la capitale à Hamdallahi. Véritable creuset de traditions historiques et culturelles diverses, le Macina résonne de l’écho des guerres qui opposèrent les Peuls, les Toucouleurs et les Maures Kounta. En 1977, Amadou Hampâté BA réussit à réunir les familles des trois clans ennemis héréditaires (Les Cissé, Peuls du Macina, les Tall représentant la famille d’El Hadji Omar et les Kounta de Tombouctou). Ils échangèrent un pardon solennel après avoir récité le Coran et prié toute la nuit. Le père de ce magicien du verbe, Hampâté BA, issu d’une famille peule maraboutique et guerrière du pays Poromani, mourut alors qu’il n’avait que trois ans. Sa mère, Khadidja, fille de Paté Poullo, épousa en secondes noces, Tidiane Amadou Ali THIAM, chef de la province de Louta, déchu de son titre, et exilé à Bougouni. Il ne reviendra, à Bandiagra, qu’en 1908, après la mort d’Aguibou TALL, roi de Bandiagara.
Tidiane, son père adoptif, était entouré d’une véritable cour de plus de 50 personnes, en raison de sa naissance, de ses hautes qualités morales et religieuses, ainsi que de sa générosité. De ce fait, dès sa jeunesse, Amadou Hampâté BA reçut une solide éducation de sa famille traditionnaliste, et grâce à différentes rencontres qui ont illuminé sa vie. «Nous portons tous en nous, longtemps, longtemps, la nostalgie du temps rond et lumineux des premières rencontres», selon Jacques SALME. Amadou Hampâté BA a puisé dans ses souvenirs de jeunesse pour nous restituer, très fidèlement, les différents témoignages des Anciens. «Dès l’enfance, nous étions entraînés à observer, à regarder, à écouter, si bien que tout événement s’inscrivait dans notre mémoire comme dans une cire vierge», dit Amadou Hampâté. Le souvenir est bien une rencontre, et il doit, à ce titre, son goût pour la tradition africaine à un conteur peul qui fréquentait sa famille, Koullel, un ami de son père. Amadou Hampâté devint le conteur pour sa classe d’âge regroupant plus de 70 enfants. «C’est lui qui m’a inculqué cette volonté de connaître et de comprendre», dit-il. Il avait tellement assimilé les contes de Koullel qu’on avait fini par le surnommer «Amkoullel» (Am-Koullel contraction d’Amadou et de Koullel), c’est-à-dire «petit Koullel». Les deux tomes des mémoires d’Amadou Hampâté BA, «Amkoullel, l’enfant peul», et «Oui mon commandant», feront une référence à ce généalogiste et conteur hors pair.
Jusqu’en 1921, Amadou Hampâté BA se contente d’enregistrer et de graver dans sa mémoire, les récits et contes qui résonnent, chaque soir, dans la cour familiale. Ainsi dans son livre «Kaïdara», il décrit un voyage initiatique de trois compagnons, à travers un pays souterrain, parsemé de rencontres symboliques et mystérieuses, vers la demeure du «Lointain et bien proche Kaïdara», Dieu de l’or et de la connaissance. Sur le chemin de retour, un seul sortira victorieux de toutes les épreuves. Dans son ouvrage, «Njeddo Déwal», mère de la calamité, aux premiers âges du peuple, apparut une terrible sorcière (Njeddo Déwal, mère de toutes les calamités), envoyée par Dieu lui-même pour punir les Peuls de leurs pêchés. Au fil de multiples aventures féériques et mystérieuses, seul Bâgoumâwal, enfant miraculeux pourra, finalement, triompher de la puissance maléfique de cette sorcière. «Petit Bodiel» conte drolatique peul, retrace l’histoire d’un lièvre malicieux qui, ayant obtenu de Dieu lui-même le don de la ruse pour compenser sa petite constitution, entreprend d’abuser, sans vergogne les plus respectables personnages de la brousse pour en tirer profit, jusqu’au jour où il dépassera les limites.
Amadou Hampâté s’est servi, en partie, de sa prodigieuse mémoire pour écrire un roman remarquable qui a été primé, «L’étranger destin de Wangrin » Ce roman n’est pas une autobiographie, Wangrin a bien existé ; il s’appelait, en fait, Samba TRAORE. Selon Hélène HECKMANN, assistante d’Amadou Hampâté BA dès 1966 et exécutrice testamentaire de son œuvre littéraire, Amadou Hampâté BA et Wangrin s’étaient déjà rencontrés, une première fois, en 1912. Wangrin, interprète de François-Victor EQUILBECQ (1872-1917), commis des affaires indigènes, fut chargé par le Gouverneur de recenser les contes populaires de l’Ouest-africain. Amadou Hampâté BA qui était à bonne école avec Amkoullel, fut missionné par Wangrin de lui recueillir, directement, les contes. Amadou Hampâté eut alors l’occasion d’enrichir sa collection de contes.
EQUILBECQ qui a apprécié cette collaboration, dira, en 1913, dans la préface de son livre intitulé : «Essai de la littérature merveilleuse des Noirs, suivi de contes de l’Ouest-africain» : «pour bien connaître la race humaine, pour apprécier sa mentalité, pour dégager ses procédés de raisonnement, pour comprendre sa vie intellectuelle et morale, il n’y a rien de tel que d’étudier son folklore». La tradition orale africaine venait de gagner ses premières lettres de noblesse alors qu’Amadou Hampâté BA n’avait que 13 ans. Le roman de Wangrin est ambivalent. Interprète au service de l’autorité coloniale, le héros met à profit les avantages que lui procure sa position pour satisfaire son appétit de savoir. Il disposera ainsi d’une autonomie lui permettant de ruser avec le manichéisme de l’autorité coloniale. Wangrin était un Dieu fabuleux que «l’eau ne pouvait mouiller, ni le soleil dessécher. Le sel ne pouvait le saler, le savoir ne pouvait le rendre propre» écrit-il. Wangrin dégage une éthique de la transmission de la parole et de la richesse, une redistribution au détriment de l’égoïsme et de la cupidité. Wangrin, qui jouait des «tours carabinés» au colonisateur, Amadou Hampâté BA le retrouva une seconde fois, en 1927, à Ouagadougou, en Haute-Volta. Wangrin se fondant sur l’extraordinaire talent de conteur d’Amadou Hampâté lui demanda d’écrire un livre sur lui, après sa mort, et sous réserve d’utiliser un nom d’emprunt, afin de «divertir les hommes et leur servir d’enseignement». Et, dès lors, chaque soir, après le dîner, Wangrin, dans une langue bambara, d’une grande beauté, raconta à Amadou Hampâté BA sa vie, tandis que son griot, Diéli Maadi, jouait doucement de la guitare pour accompagner ses paroles. Il recueillit des renseignements complémentaires et, pendant son séjour en Haute-Volta, Amadou Hampâté BA, eut la chance d’être affecté partout où était passé Wangrin qui avait laissé des souvenirs vivaces.
Bandiagara a été conquis par l’Armée française en 1893. C’est donc logiquement, qu’Amadou Hampâté BA fut inscrit, comme fils de chef à l’école française, à titre d’otage. Sa mère voulait l’empêcher de fréquenter l’école française, de peur qu’il ne devienne «un infidèle». Mais Thierno Bokar incita Amadou Hampâté à aller à l’école en rappelant un Hadith du Prophète Mohamed : «La connaissance d’une chose est préférable à son ignorance». Les deux premières années, il fréquenta l’école de Bandiagara et fut, par la suite, envoyé à Djenné. Il logea à Djenné chez Amadou KISSO, un grand chef peul ; ce qui lui permit de compléter ses connaissances. Il dira à ce sujet «C’est chez Amadou Kisso que j’ai recueilli beaucoup de renseignements sur les Bozos, les Songhaïs, les Bambaras et bien sûr les Peuls».
Pendant, les vacances scolaires, il revenait à Bandiagara pour suivre une éducation religieuse, chez le marabout Thierno Bokar Salif TALL, appelé «la lessive des âmes». Thierno Bokar deviendra, plus tard, son guide spirituel dans le domaine du soufisme ; Thierno Bokar était également un éminent traditionnaliste africain doublé d’un polyglotte. Ce marabout parlait l’arabe, le maure, le haussa, le bambara, et, naturellement, le peul. Thierno possédait une vaste connaissance des traditions propres aux peuples dont il parlait la langue et a transmis sa passion à Amadou Hampâté BA. Suivant Thierno Bokar, «Dieu est Amour et Charité» et la vie s’appelle «lâcher». On ne doit pas s’attacher aux choses matérielles. Amadou Hampâté BA apprit alors à pratiquer le détachement sur cette terre où tout est éphémère. Amadou Hampâté BA écrira, par la suite, un remarquable ouvrage intitulé : «Vie et enseignement de Thierno Bokar, le Sage de Bandiagara».
Thierno Bocar le guidera sur la voie religieuse et spirituelle, et lui enseignera la tolérance, l’amour et le respect de tous les êtres. «C’est lui qui m’a inculqué cette volonté de connaître et de comprendre, de ne jamais parler d’une chose que je ne connais pas, de n’avoir jamais peur d’entrer dans n’importe quelle réalité, pourvu que j’en sois respectueux et que cela n’ébranle pas ma foi», dit Amadou Hampâté BA. Cette rencontre avec Thierno Bokar Salif TALL, un saint Soufi et éminent traditionnaliste, a profondément marqué la personnalité et l’œuvre d’Amadou Hampâté empreinte d’humanisme et de spiritualité. «Trois choses demeurent : la foi, l'espérance et l'amour. Mais la plus grande des trois, c'est l'amour» écrit Amadou Hampâté BA, un sage africain. En effet, pour Amadou Hampâté BA, la perte des repères culturels et l’incompréhension entre les peuples sont les principales sources de conflits entre les Hommes. Il prône la tolérance et milite pour la rencontre des religions et des croyances, ainsi que celle des peuples. Cette démarche est au cœur même de sa pensée et de sa philosophie. Il le souligne dans son ouvrage : «Jésus vu par un musulman», véritable invitation au dialogue religieux, à la tolérance et à l’écoute de l’autre.
En 1915, Amadou Hampâté BA s’évada de l’école pour aller rejoindre ses parents qui étaient à Kati, à 500 km. Pris, par la suite, de remords, il retourna à l’école en 1918 pour passer le certificat d’études primaires et fut affecté à Bamako.
En 1921, il est admis à un concours, qui lui donne accès l’école normale de Gorée. Mais sa mère s’opposa à son départ pour le Sénégal. Pour Amadou Hampâté BA : «En Afrique traditionnelle, on ne désobéit jamais à un ordre de sa mère, car tout ce qui vient de la mère est sacré». Le Gouverneur, pour le punir de cette seconde escapade, l’affecta en Haute-Volta, actuel Burkina Fasso, non pas en qualité de «commis expéditionnaire», mais comme «écrivain auxiliaire temporaire, à titre essentiellement, révocable». Pour rejoindre son poste. Il marcha une bonne partie du trajet à pied, escorté d’un garde pour le surveiller. Cette carrière de fonctionnaire, exercée de 1922 à 1932, en Haute-Volta, a également été une opportunité de rassembler différentes traditions locales. En effet, il retrouva dans cette contrée un oncle, Babaly BA, un grand traditionnaliste musulman qui s’était réfugié à la cour du Moro Naba, l’Empereur des Mossis, dont il était le conseiller. Amadou Hampâté BA obtint un congé de 8 mois en 1932 et se rend à Bandiagara, auprès de son marabout Thierno Bocar, pour suivre un enseignement intensif ésotérique supérieur de la voie Tidjaniya, le Soufisme. Thierno Bokar qualifié par Théodore MONOD «d’homme de Dieu» ou de «Saint-François d’Assise africain» par Marcel CARDAIRE, prêchait l’Amour et la tolérance pour tous les hommes quels qu’ils soient, et le respect de toutes les différences : «L’arc-en-ciel, rappelait-il, ne doit-il pas sa beauté à la variété de ses couleurs ?». Lors de ce séjour de 11 ans, en Haute-Volta, Amadou Hampâté BA commence à tout noter, dans son journal, en français, en peul ou en bambara, tous les renseignements sur la tradition orale. C’est le début de la création d’un prodigieux stock sur toutes les matières qui va constituer son fonds d’archives, recensé en grande partie, par Alfa Ibrahim SOW en 1970. Le récit de ce voyage, ainsi que le séjour en Haut-Volta fut relaté dans l’ouvrage autobiographique intitulé «Oui, mon commandant» et paru, à titre posthume, avec les soins d’Hélène HECKMANN, gardienne de la tradition littéraire d’Amadou Hampâté BA.
Contrairement à certains commis noirs qui ont été parfois plus méchants que les «Dieux de la  brousse», Amadou Hampâté BA souvent utilisa sa position de commis, en faveur de la justice et de l’équité. Il sortit des difficultés des personnes victimes de cabales ou de mépris. Cette bienveillance, dans un contexte difficile, traduit la grande et profonde humanité de l’auteur.
En 1933, Amadou Hampâté BA est affecté à Bamako en qualité de «commis expéditionnaire de 1ère classe» pour exercer les fonctions d’interprète particulier du Gouverneur, puis de premier secrétaire à la mairie de Bamako. Il poursuit sa collecte de traditions orales, particulièrement en milieu bambara. Un vent de liberté avait soufflé, en 1936, sur la France et ses colonies, avec le gouvernement socialiste du Front Populaire de Léon BLUM. Mais très vite, les années noires, avec l’Occupation, prirent le dessus sur l’espoir, et la chasse aux sorcières repris de plus belle. En dépit, de ces moments sombres et de sa condition de fonctionnaire subalterne colonisé, Amadou Hampâté est toujours resté lui-même, et a suivi les enseignements de son maître spirituel. Ce qui lui a valu des difficultés à Bamako. En effet, son maître spirituel, Thierno Bokar, était un fervent adepte du Tidjianisme dirigé, à l’époque, par Cheikh HAMALLAH. Les deux leaders spirituels n’ont jamais accepté de collaborer avec l’administration coloniale. Cheikh HAMALLAH (1883-1943), constamment persécuté, plusieurs fois exilé et ses biens confisqués, murut en France en 1943, à Montluçon où il fut enterré.
Sous l’impulsion de Théodore MONOD (1902-2000), une tentative de réhabilitation de Thierno Bokar fut engagée. L’administration française qui l’accusait d’être antifrançais, s’aperçut trop tard de son erreur. Thierno Bokar, assigné à résidence, décéda en 1940, dans le plus grand dénuement et l’isolement le plus complet. En 1942, grâce à Théodore MONOD, fondateur de l’IFAN (Institut Fondamental d’Afrique Noire), Amadou Hampâté BA est placé «hors cadre» de l’administration. Il est affecté à cet Institut, à Dakar, pour se consacrer, exclusivement, à la recherche. Amadou Hampâté BA acquiert, avec son entrée à l’IFAN, de réelles méthodes de travail et de conduite d’enquêtes systématiques. Au sortir de l’école coloniale, il n’avait que le certificat d’études primaires. L’auteur précise ceci : «auparavant, je recueillais tout ce qui se présentait, sans poser de questions systématiques. A partir de mon entrée à l’IFAN, j’ai appris à questionner, et surtout j’eus accès à une documentation considérable, puisque toutes les archives de l’Afrique Occidentale Française se trouvaient à l’IFAN». Il intégra la section d’ethnologie en qualité de préparateur, puis d’agent technique. Le rôle de préparateur est d’aller récolter des renseignements sur le terrain, puis de remettre son travail aux agents techniques qui le finalisaient. Amadou Hampâté BA avait déjà un fonds important personnel. Il va désormais, plus librement, l’enrichir avec la collecte des traditions orales, dans différents pays, notamment en Guinée, au Niger, en Haute-Volta, en Mauritanie, au Nigéria, au Ghana et en Côte-d’Ivoire. L’auteur participe aux fouilles de Koumbi Saleh, capitale de l’Empire du Ghana à partir du IVème siècle qui a été localisée dans le Sud de l’actuelle Mauritanie.
Au cours d’une de ses tournées, dans le Ferlo, à N’Dila, cercle de Linguère, Amadou Hampâté BA rencontre Ardo Dembo, un Saltigui peul, grand maître d’initiation et dépositaire des secrets pastoraux. C’est à partir de ses confidences qu’Amadou Hampâté BA a écrit, en 1961, son ouvrage intitulé «Koumen», grand texte symbolique et initiatique peul. Il rencontre également dans le Ferlo, un éminent généalogiste peul Molom Gaolo, auprès duquel il recueille une collection unique d’arbres généalogiques de toutes les grandes familles peules du Fouta-Toro et du Fouta-Djalon. De 1952 à 1954, Amadou Hampâté BA est affecté à l’antenne de l’IFAN à Diafarabé, au Mali, sous la direction de Jacques DAGET ; ce qui lui permet de compléter ses travaux sur l’Empire du Macina et sur l’Empire toucouleur d’El Hadji Omar TALL.
En 1951, et avec l’appui, de Théodore MONOD, il eut une bourse pour venir en France, pour la première fois. Il se consacra à la recherche, et profitant de  ses «quartiers libres» il allait dans les bibliothèques de son choix. Il profite de ce séjour pour fréquenter les cours du Collège de France, et se rendre à la Bibliothèque des langues orientales et au Musée de l’Homme à la section «Afrique Noire». C’est à cette époque, qu’il noue des relations d’amitié avec le professeur orientaliste Louis MASSIGNON du Collège de France (1883-1962), et avec les principaux anthropologues africanistes, comme Marcel GRIAULE (1898-1956), ethnologue, professeur à la Sorbonne et auteur de l’ouvrage «Dieu de l’eau» sur les Dogon au Mali,  et, surtout, Germaine DIETERLEN (1903-1999), ethnologue qui a travaillé sur les Dogon et les Bambara, avec qui il publiera, son ouvrage intitulé «Koumen».
En 1957, Amadou Hampâté BA fut nommé Directeur de la radiodiffusion française dans les territoires d’Outre-mer. En 1958, il fonda à Bamako, l’Institut des sciences humaines du Mali. En 1962, Amadou Hampâté BA est membre fondateur de la Société Africaine de Culture. La même année, il est élu au Conseil exécutif de l’UNESCO, mandat qu’il conservera jusqu’en 1970. L’UNESCO se préoccupait, à juste titre, de sauver des monuments historiques, comme les monuments de Nubie à la suite de l’édification du barrage d’Assouan. Amadou Hampâté BA a saisi cette opportunité pour lancer un vibrant appel au sauvetage, de cette vaste culture orale traditionnelle africaine menacée de disparition. Cette culture fait partie intégrante du patrimoine de l’humanité et avec la disparition des Anciens, de vastes connaissances risquent de disparaître avec eux. En 1966, pour attirer l’attention de l’opinion publique, il lance cette phrase devenue célèbre qui a été légèrement déformée : «En Afrique, chaque fois qu’un vieillard traditionnaliste meurt, c’est une bibliothèque qui brûle». Cette phrase est devenue un proverbe africain : «En Afrique, chaque fois qu’un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle».
De 1962 à 1966, Amadou Hampâté BA est nommé ambassadeur du Mali en Côte-d’Ivoire. Le Mali, pays enclavé, a perdu l’accès au port autonome de Dakar, à la suite de l’éclatement de la Fédération du Mali. Au cours d’une mission privée, en Côte-d’Ivoire Amadou Hampâté BA obtient du président Félix HOUPHOUET-BOIGNY (1905-1993), la libre disposition du port d’Abidjan pour le Mali. Le président  ivoirien demande à Modibo KEITA (1915-1977), de désigner, dès lors, Amadou Hampâté BA comme ambassadeur, et personne d’autre. Il est vrai qu’Amadou Hampâté BA est un sympathisant du RDA et un ami personnel du président HOUPHOUET-BOIGNY.
A partir de 1970, Amadou Hampâté BA cesse toutes fonctions officielles pour se consacrer, exclusivement, à ses travaux personnels de recherche. En 1974, il est élu membre de l’Académie des Sciences d’Outre-mer, à Paris et en 1979, membre de la Société des gens de lettres, à Paris. Amadou Hampâté BA a reçu diverses distinctions honorifiques ; il est commandeur de l’Ordre national de Côte-d’Ivoire, Etoile Noire du Bénin, et en France, il est médaille d’honneur du travail, officier des Palmes académiques, Chevallier de la légion d’honneur et officier des arts et lettres.
En définitive, la contribution d’Amadou Hampâté BA, à la valorisation de la tradition orale africaine, a été plus que déterminante.  En effet,  pour certains Occidentaux, l’écrit prime sur l’oralité, le livre étant le principal véhicule du patrimoine culturel. Pour eux, les peuples sans écritures sont des peuples sans culture. Selon eux, tout le problème est de savoir si l’on peut accorder à l’oralité la même confiance qu’à l’écrit pour témoigner des choses du passé.
Pour Amadou Hampâté BA le problème est ainsi mal posé. Le témoignage, qu’il soit écrit ou oral, reste finalement un témoignage humain. Il vaut ce que vaut l’Homme. L’oralité est la mère de l’écrit. Un document écrit n’est pas à l’abri de falsifications ou d’altérations volontaires ou involontaires. Ce qui est en cause derrière le témoignage, c’est la valeur même de l’homme qui témoigne. En un mot, le lien entre l’homme et la Parole. «Les peuples de race noire n’étant pas des peuples d’écriture ont développé l’art de la parole d’une manière toute spéciale. Pour n’être pas écrite, leur littérature n’en est pas moins belle. Combien de poèmes, d’épopées, de récits historiques et chevaleresques, de contes didactiques, de mythes et de légendes au verbe admirable se sont ainsi transmis à travers les siècles, fidèlement portés par la mémoire prodigieuse des hommes de l’oralité, passionnément épris de beau langage et presque tous poètes !» dit Amadou Hampâté BA. Je ne peux que souscrire à cette savante démonstration d’Amadou Hampâté BA. En effet, ce lien entre l’Homme et sa parole est particulièrement distendu lorsque l’hypocrisie et le mensonge sont fréquents. L’hypocrisie étant, en fait, une marque de finesse, elle est au cœur de certaines cultures ; elle engendre, très souvent des mensonges, par omission, grands ou petits. Le mensonge, comme d’ailleurs l’hypocrisie, ne sont pas toujours considérés comme des défauts, mais comme une qualité pour se protéger.
«Les personnes de la personne sont multiples dans la personne» souligne Amadou Hampâté BA. Il existe une multiplicité intérieure et une complexité de chaque personnalité. Mais ce qui fait la spécificité de l’Homme c’est sa parole. Dans la mesure où l’Afrique a été dépourvue de système d’écriture pratique, elle a entretenu le culte de la parole, «du verbe fécondant». Là où l’écrit n’existe pas, l’homme est lié par sa parole ; il est engagé par elle : «il est sa parole et sa parole témoigne ce qu’il est». La cohérence de la société repose sur la valeur et le respect de la parole. S’appuyant sur la pensée de Thierno Bokar, Amadou Hampâté pense que le verbe est un attribut divin, aussi éternel que Dieu lui-même. Dans les civilisations orales, la parole engage l’homme ; «la parole est l’Homme». Le verbe est créateur, il maintient l’Homme dans sa propre nature.
D’une manière générale, la tradition orale africaine procède, essentiellement, de la parole. Loin de considérer cette situation comme un obstacle à la diffusion de la connaissance scientifique, Amadou Hampâté BA met en valeur les acquis de la tradition orale et affirme que la plus grande partie du patrimoine culturel de son pays, le Mali, est «fondée sur la puissance et la beauté de la parole». Pour lui, donc, la parole n’est ni une tare, ni un pis-aller, mais plutôt un moyen adéquat de transmission du savoir. Amadou Hampâté BA a appris de son maître spirituel, Thierno Bokar que «l’écriture est une chose et le savoir en est une autre chose. L’écriture est la photographie du savoir, mais elle n’est pas le savoir lui-même. Le savoir est la lumière qui est en l’Homme. Il est l’héritage de tout ce que les Ancêtres ont pu connaître et qu’ils nous ont transmis en germe, tout comme le baobab est contenu dans la graine en puissance», «La tradition vivante», in «Histoire générale de l’Afrique» 1980, page 191 et «Aspects de la civilisation africaine», 1972, page 22.
Cependant, pour Amadou Hampâté BA, toute tradition n’est pas à conserver «il y a des choses qui doivent être dépassées, et qui sont dépassées», par exemple le droit du chef de famille de disposer de ses femmes et de ses enfants ou le droit du père de famille de donner sa fille en mariage, sans consentement volontaire. Il faut conserver des traditions orales africaines ce qu’il y a de spécifique au continent noir et qui peut servir de référence au reste du monde, comme la place des aînés dans la société, ou la place de l’homme tout court, dans la société.
Pour Amadou Hampâté BA, les mariages mixtes, c’est avant tout une question d’amour. Mais il signale un risque de perte d’un côté ou de l’autre, ou bien une perte de valeurs des deux côtés. Il n’est pas contre les mariages mixtes puisque son fils, qui résidait à l’époque à Toulouse, s’est marié avec une Française, mais s’en l’aviser. Il lui a demandé d’être honnête avec son épouse et de ne pas abandonner ses enfants. «Lorsque j’écris, c’est la parole couchée sur le papier» dit Amadou Hampâté BA. Même si la colonisation fut blâmable, poursuit-il, «aucune langue africaine n’aurait pu remplacer la langue française». La langue française est un véhicule de pensée, «une langue de communication qui permet de regarder l’extérieur». Amadou Hampâté BA précise qu’il «pense en peul et traduit en français».  En utilisant le peul, le bambara ou le français pour restituer la tradition orale africaine, il a non seulement contribué à les conserver pour les générations futures, mais aussi, il a apporté sa touche personnelle, son génie créateur.
Le 2 novembre 1986, une lettre d’Hélène HECKMANN fait état, à un éditeur nigérian, «d’événements graves depuis un an» : Amadou Hampâté BA est malade ; en juillet 1986, il est frappé d’une hémiplégie du côté droit, avec aphasie. Le «grand fleuve de la parole» qu’il était, est devenu un fleuve aux eaux presque silencieuses. Il meurt le 15 juin 1991, dans son quartier de Marcory, à Abidjan en Côte-d’Ivoire. Curieux de tout, Amadou Hampâté BA se définissait lui-même comme «un éternel chercheur, un éternel élève, et aujourd’hui encore sa soif d’apprendre est aussi vive qu’aux premiers jours». Dans cette fameuse «Lettre à la jeunesse», Amadou Hampâté BA «a commencé par chercher en lui-même, se donnant beaucoup de peine pour se découvrir et bien se connaître, afin de pouvoir ensuite se reconnaître en son prochain et l’aimer en conséquence».
Bibliographie très sélective
1 – Contributions d’Amadou Hampâté BA
BA (Amadou Hampâté) «Culture peule», Présence Africaine, juin novembre 1956, pages 8-10 ;
BA (Amadou Hampâté) «Elégie pour la mort de Thierno Bocar Salif», Journal des Africanistes, 1993, vol 63, n°2, pages 61-79 ;
BA (Amadou Hampâté) «La tradition vivante», in Histoire générale de l’Afrique, Paris Jeune Afrique-UNESCO, Stock, 1980, vol I, chapitre 8, spéc. pages 191-230 ;
BA (Amadou Hampâté) Jeune Afrique du 20 octobre 1969 Interview de M. J-L GOURAUD, 23 pages ;
BA (Amadou Hampâté), Amkoullel, l’enfant peul, Paris, Actes Sud, collection Babel, 1991, 535 pages ;
BA (Amadou Hampâté), Aspects de la civilisation africaine, Paris, Présence africaine, 1972, 140 pages ;
BA (Amadou Hampâté), CARDAIRE (Marcel), Thierno Bokar, le sage de Bandiagara, Paris, Présence africaine, 1957, 124 pages ;
BA (Amadou Hampâté), DAGET (Jacques), L’empire Peul du Macina, Diafarabé, I.F.A.N., Centre du Soudan, 1955, 306 pages ;
BA (Amadou Hampâté), Histoire du Sahel occidental malien : des origines à nos jours, Bamako, Diamana, 244 pages ;
BA (Amadou Hampâté), Kaydara Abidjan, NEA, 1985, 155 pages ;
BA (Amadou Hampâté), KESTELOOT (Lilyan) SEYDOU (Christiane) SOW (Alpha, Ibrahim), éditeurs, L’éclat de la Grande étoile suivi du Bain rituel, Paris, Les Belles Lettres, Collection Classiques africains, 1974, 149 pages ;
BA (Amadou Hampâté), Koumen, récit initiaque peul, Paris, Julliard, 1969, 181 pages ;
BA (Amadou Hampâté), L’étrange destin de Wangrin ou les roueries d’un interprète africain, Paris, 1973 et 1992, éditions 10/18, 381 pages ;
BA (Amadou Hampâté), La notion de personne en Afrique Noire, Paris, Groupe de Recherche 11, Etude des phénomènes religieux en AOEE, 1971, 16 pages ;
BA (Amadou Hampâté), La parole : mémoire vivante de l’Afrique, suivi de Carnet de Bandiagara, Saint-Clément, Fata Morgana, 2008, 31 pages ;
BA (Amadou Hampâté), La poignée de poussière : contes et récits du Mali, Abidjan, NEA, 1987, 112 pages ;
BA (Amadou Hampâté), Le chant de l’eau, Saint-Clément, Fata Morgana, 2013, 31 pages ;
BA (Amadou Hampâté), Njeddo Dewal, mère de la calamité : conte initiatique peul, Abidjan, Paris, Stock, 1984, 239 pages ;
BA (Amadou Hampâté), Oui, mon commandant !, Paris, Actes Sud, collection J’ai Lu, 1994, 508 pages ;
BA (Amadou Hampâté), Petit Bodiel, Abidjan, NEA, Vanves, EDICEF, 1993, 96 pages ;
BA (Amadou Hampâté), Vie et enseignement de Thierno Bokar, le sage de Bandiagara, Paris, 1980 Seuil, 254 pages.
2 – Critiques d’Amadou Hampâté BA
AGGARWAL (Kusum), «Africanisme français et littératures africaines», Cahiers d’études africaines, 2010, 2, n°198, 199 et 200, pages 1191-1213 ;
AGGARWAL (Kusum), Amadou Hampâté BA et le savoir : de la recherche africaniste à la fonction auctoriale, Thèse sous la direction de Robert Jouanny, Paris, Université Sorbonne, 1997, 493 pages ;
AGGARWAL (Kusum), Amadou Hampâté et l’africanisme, Paris, L’Harmattan, 1999, 264 pages ;
AUSTEN (A. Ralph), «From a Colonial and Post Colonial African Voice : Amkoullel, L’enfant peul”, Research in African Literature, 2000, vol 31, n°3, pages 1-17 ;
AZARIAN (Viviane), «L’irréel du passé comme relief fictionnel dans les écritures de soi africaines. L’exemple d’Amadou Hampâté Ba, Fili Dabo Sissoko, Birago Diop», Etudes littéraires africaines, 2008, n°26, pages 52-60 ;
CHEVRIER (Jacques), “La ruse dans l’Etrange destin de Wangrin”, in Robert Jouanny, Lectures de l’œuvre d’Amadou Hampâté Ba, Paris, L’Harmattan, 1992, pages 41-51 ;
CONSTANT (Isabelle), «Un roman dans un rêve : L’Etrange destin de Wangrin ou les roueries d’un interprète africain d’Amadou Hampâté Ba», Arachmé : revue interdisciplinaire des humanités, 1998, vol 5, n°1, pages 79-88 ;
DEVEY (Muriel), Amadou Hampâté l’homme de la tradition, Paris, Plublisud, Dakar, Lomé, N.E.A, 1993, 192 pages ;
DIBLE (Danielle), Amadou Hampâté BA. L’espace initiatique, préface du professeur Hilaire Soukounmo, postface du Dr Claude Garrier, Paris, l’Harmattan, collection études africaines, 2010, 94 pages ;
DUCOURNAU (Claire), «De l’intermédiaire colonial au mémorialiste postcolonial. Les fonctions de déplacement géographiques dans les mémoires d’Amadou Hampâté Ba», Etudes Littéraires africaines, 2013, vol 36, pages 33-45 ;
FLICATIER (Julia), «Amadou Hampâté Ba, caméléon de la tolerance», La Croix du 21 novembre 1995 ;
GARCIA (Mar), «Ethnographie et fiction dans le roman africain : le cas de l’étranger destin d’Amadou Hampâté Ba : un exemple d’écriture transgénérique», Revue de l’université de Mocton, 2003, vol 34, n°1-2, pages 337-361 ;
HECKMANN (Hélène), «Amadou Hampâté BA, La récolte des traditions africaines», Journal de la Société des Africanistes, 1993, n°63-2, pages 53-56 ;
HECKMANN (Hélène), «Amadou Hampâté BA, sa vie son œuvre», communication au colloque des associations Halpoular de Paris, Paris, INALCO, octobre 1987, 40 pages ;
JOUANNY (Robert), Lecture de l’œuvre d’Amadou Hampâté Ba, Paris, L’Harmattan, 1992, 99 pages ;
KAMARA (Abdoul, Karim), L’analyse narrative et thématique des contes d’Amadou Hampâté Ba, thèse pour le doctorat du 10 janvier 2015, sous la direction d’Amadou LY, Université Cheikh Anta Diop, Faculté des Lettres et Sciences humaines, 2015, 316 pages (UCAD, THL 2015-002) ;
LIKING (Werewere), Une vision de Kaydara d’Amadou Hampâté Ba, Abidjan, NEA, collection La Girafe, 1984, 128 pages ;
MAGNIER (Bernard), sous la direction de, Sur les traces d’Amkoullel, l’enfant peul, Arles, Actes Sud, collection Afrique, 1998, 188 pages ;
MAKONDA (Antoine), L’étrange destin de Wangrin, étude critique, Paris, Nathan, 1988, 79 pages ;
MASKUD (Jean, Monseigneur) «De la tolérance à l’accueil (hommage à A.H BA)», Œuvres d’Orient, juin 1996, n°701, pages 440-441 ;
MONOD (Théodore), préface de, Amadou Hampâté BA, mémoires, Amkoullel, l’enfant peul, Oui mon commandant, sur les traces d’Amkoullel, Paris, Actes Sud, collection Thésaurus, 2012, 850 pages ;
MORABITO (Victorio), «Hélène Heckmann au service d’un sage (A. H BA», Amadou Hampâté Ba, homme de science et de sagesse, mélanges pour le centième anniversaire de sa naissance, Bamako, Paris, Karthala, 2005, 285-297 ;
MURAD MACHADO (Fernanda), Construction d’un univers fabuleux : l’écrivain et le lecteur dans l’œuvre d’Amadou Hampâté Ba, Thèse sous la direction de Beyda Chiki, Université de Paris IV, 2010, 224 pages ;
N’DIAYE (Christiane), «Les mémoires d’Amadou Hampâté Ba : récit d’un parcours identitaire exemplaire», in Récits de la vie de l’Afrique et des Antilles, Exil, Errance, Enracinement, Collection Grelca, 1998, n°16, pages 13-36 ;
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RICARD (Alain), «La réappropriation de la signature : brèves réflexions sur l’œuvre d’Amadou Hampâté Ba», Nouvelle du Sud, 1987, vol 6-7, pages 203-206 ;
SECK (Mouhamed, Lamine), La quête du savoir et du pouvoir dans l’œuvre littéraire d’Amadou Hampâté Ba : Kaydara et l’éclat de la Grande étoîle, Mémoire de maîtrise sous la direction de Samba Dieng, Université de Gaston Berger, Saint-Louis, 2002-2003, 175 pages, (doc BUGB THL 2608) ; 
SEYDOU (Christiane), «L’œuvre littéraire de Amadou Hampâté Ba», Journal des Africanistes, 1993, vol 63, n°2, pages 57-60 ;
SOW (Alfa Ibrahim), Inventaire du fonds Amadou Hampâté Ba, Paris, C. Klincsieck, 1970, 85 pages ;
TOURE (Amadou), MARIKO (Ntji, Idriss), sous la direction de, Amadou Hampâté BA, homme de science et de sagesse, mélanges pour le centième anniversaire de la naissance d’Hampâté Ba, Bamako, Nouvelles éditions maliennes, 2005, 250 pages ;
TRIAUD (Jean-Louis), «D’un maître à l’autre, l’histoire d’un transfert : Amadou Hampâté Ba entre Thierno Bocar et Théodore Monod», Sociétés politiques comparées, 2009, 30 pages et Hall, Archives ouvertes ;
WADE (Serigne, Khalifa, Ababacar), Le magico-religieux dans l’œuvre d’Amadou Hampâté Ba, thèse du 2 janvier 2016, sous la direction de Bassirou Dieng, Dakar, Université Cheikh Anta Diop, 2016, 384 pages.
Paris, le 18 mai 2013 et actualisé le 2 avril 2018, par M. Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/

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