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Fahtia Nasr Art Scrapbooking et Littérature....

Qu’est-ce que c’est L’humour noir

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Humour noir par l'image : sauter sur la case virtuelle Ciel de la marelle vous amène effectivement au Ciel.

L’humour noir est une forme d’humour qui souligne avec cruauté, amertume et parfois désespoir ‎l’absurdité du monde, face à laquelle il constitue quelquefois une forme de défense.‎
Caractéristiques : L’humour noir consiste notamment à évoquer avec détachement, voire avec amusement, les choses les ‎plus horribles ou les plus contraires à la morale en usage. Il établit un contraste entre le caractère ‎bouleversant ou tragique de ce dont on parle et la façon dont on en parle. Ce contraste interpelle le ‎lecteur ou l’auditeur et a vocation de susciter une interrogation. C’est en quoi l’humour noir, qui fait ‎rire ou sourire des choses les plus sérieuses, est potentiellement une arme de subversion.‎
Empreint de fatalisme, pathétique par certains côtés, cet humour est forcément une source de gêne. ‎Certains présentent d’ailleurs cette gêne comme un de ses ressorts, dans la mesure où le rire qu’il ‎provoque doit gêner, voire donner honte, faire hésiter celui qui en rit entre sa réaction naturelle, le rire, ‎et sa réaction réfléchie, l’horreur ou le dégoût. Suivant les cultures il évolue entre désespoir et raillerie ‎et sera plus ou moins accepté en fonction de la force des tabous qu’il titille.‎
L'humour noir se rencontre principalement dans la littérature (roman, nouvelle et micro-nouvelle), le ‎théâtre, le cinéma, la bande dessinée et le dessin.‎
Origine de l’expression : On attribue généralement à André Breton l’origine moderne de l’expression, avec son Anthologie de ‎l’humour noir.‎
Exemples
‎« Parmi cette liste de mots, cherchez l'intrus : métastase, Schwartzenberg, chimiothérapie, ‎avenir... »‎

‎— Pierre Desproges
‎« Elle tomba. Il plongea. Disparus. »‎
‎— Félix Fénéon, Nouvelles en trois lignes
‎« Tu aimes bien ta mère ? Alors reprends un bout. »‎
‎— Pierre Doris
‎« Le sapin, dont on fait les cercueils, est un arbre toujours vert. »‎
‎— Xavier Forneret, Encore un an de Sans titre, par un homme noir blanc de ‎visage
‎« Quand mon père m'a beaucoup battu, il a chaud. Alors je me traîne vers la fenêtre et je la ‎ferme pour qu'il n'attrape pas de courant d'air. »‎
‎— Jules Vallès, L'enfant
‎« Il ne faut jamais gifler un sourd. Il perd la moitié du plaisir. Il sent la gifle mais il ne l'entend ‎pas. »‎
‎— Georges Courteline
‎« La hausse du pétrole entraîne des inquiétudes chez les handicapés-moteurs. »‎
‎— Coluche
‎« Qui a coulé le Titanic ? Iceberg, encore un juif. »‎
‎— Serge Gainsbourg, Aphorismes
‎« Toutes mes condoléances tu viens de perdre ton grand-père et je comprends, j'ai moi-même ‎perdu ma virginité il n'y a encore pas si longtemps. »‎
‎— Fuzati, Toute la vérité
‎« Halloween : Livraison à domicile pour pédophiles. »‎
‎— Laurent Baffie, Le Dictionnaire de Laurent Baffie

Nikos ENGONOPOULOS : Nikos Engonopoulos, ironique et sarcastique, livre une rhétorique de l’absurde, qui reprend tous ‎les clichés et les formules connues, en les retournant contre eux-mêmes. Ainsi tous les thèmes de ‎la poésie, depuis la Renaissance, y figurent, en des contextes déroutants : d’Eurydice à Laure, les ‎héroïnes, nymphes, ou femmes aimées – « jamais aimées » de telle manière, dans un tel langage – ‎et les personnages mystérieux, fantomatiques, qui soufflent des paroles insensées, entreprennent ‎des actes sans lendemain, revenants de la vaste nécropole de l’Histoire, où, à l’écart, ils existent, ‎dans un inter-monde figé. Cette poésie « engonopoulienne » évoque toujours l’Autre, qui survit parmi ‎nous, et surgit par moments, pour redisparaître aussi énigmatique et lointain. Pleine de ‎transformations spectrales, la poésie d’Engonopoulos, nous offre accès sur un quai où viennent ‎nous souhaiter la bienvenue les personnages « métaphysiques » issus de l’espace imaginaire, où le ‎passé et le présent jouent leurs charades, devant un décor artificiel, comme celui du langage même ‎qu’elle utilise. Pour Engonopoulos, être Grec signifie « vivre », et « mourir » signifie perdre la « ‎nationalité grecque » et entrer dans un autre monde où, contrairement au souhait d’un personnage ‎expatrié de Cavafy, l’on ne parle plus le grec, on cesse d’être « citoyen de la Grèce », privé à jamais ‎de la parole divine de l’écriture « hellénique ».‎
De tous les poètes et peintres grecs de la décennie de 1930, Engonopoulos (né le 21 octobre 1907, à ‎Athènes) est le seul à représenter simultanément la poésie et la peinture. Celle-ci reflète celle-là et ‎réciproquement, au sens figuré et, parfois, au sens propre du terme. Parfaitement bilingue, plus que ‎les autres poètes de son temps, il essaie de pratiquer un art où la sensibilité française et l’élément ‎hellénique s’unis-sent afin de créer un style unique. Ayant fréquenté les écoles françaises dès son ‎jeune âge, notamment le Lycée Henri IV, à Paris, où ses parents l’ont envoyé de Constantinople, il a ‎été élevé comme un Français et a reçu une culture française. Étant resté cependant, au fond de ‎l’âme, profondément hellène, il essaiera, à son retour de Paris, de découvrir la Grèce. À Athènes, il ‎fréquente un lycée du soir, afin d’obtenir son « apolytirio » et ne pas être considéré comme « illettré ‎‎» à l’armée où il fait son service militaire. Il suit des cours à l’École des Beaux-Arts (École ‎Polytechnique), où il a comme professeur Kostas Parténis, tandis qu’à l’atelier de Kontoglou, il subit ‎l’influence opposée.‎
Ses parents bourgeois l’avaient envoyé à Paris, afin qu’il étudie la médecine et il passe un ou deux ‎ans à la Faculté de Médecine ; cependant, il ne s’y plaît pas et commence à peindre, ce qui ‎provoque la suppression de la pension paternelle. À son retour, toujours sans ressources, il continue ‎obstinément à peindre et à écrire. En 1938, il publie son premier recueil de poèmes, Défense de ‎parler au conducteur, et provoque un scandale identique à celui qu’avait connu, quelques années ‎auparavant, Haut Fourneau d’Andréas Embirikos. Pourtant Engonopoulos a suivi une voie ‎indépendante par rapport aux surréalistes français et grecs. Par exemple, il n’a rencontré aucun des ‎grands surréalistes français, à l’exception d’Éluard.‎
De nos jours, son œuvre poétique et picturale est estimée et reconnue par le grand public. ‎Cependant, il n’existe aucune étude complète, ni de sa poésie, ni de sa peinture (Pour qui en existe-‎t-il en Grèce ?). Une des causes  peut-être de cette lacune est le caractère particulier de son œuvre ‎poétique aussi difficile à aborder que sa peinture. Nous pourrions dire que, dans les grandes lignes, ‎Engonopoulos était surréaliste, et même surréaliste à l’extrême, quand nous nous trouvons devant ‎des images et des idées « absurdes » qui scandalisent ou étonnent le « bon sens ». Mais il ne suffit ‎pas de dire à quelle école, tendance ou style il appartenait, puisque d’autres aussi s’y rattachaient. ‎Ce qui est important, c’est de voir de quelle façon il appartenait au surréalisme, ce qu’il lui a offert ‎d’unique, de particulier, et d’un caractère absolument personnel. Nous pouvons dire que, dans son ‎œuvre, nous remarquons dès le début un certain « caractère théâtral ». Ses tableaux sont comme ‎des scènes d’un drame non écrit. Ce sont des scènes « jouées », ce que nous appellerions ‎aujourd’hui des « performances ». Nous constatons un élément analogue dans ses écrits. Son ‎lyrisme présente une confrontation théâtrale d’éléments disparates, qui provoquent surprise, petit ‎drame, « reconnaissance ». Cependant, l’utilisation de l’« absurde » chez Engonopoulos est d’une ‎certaine façon très « logique » ; c’est un système, un « modus », qu’il n’abandonnera pas, malgré ‎son long silence entre l’avant-dernier recueil de 1957 et le dernier, La Vallée des Roseraies, de 1978.‎
L’« absurde » est un des éléments principaux de son œuvre ; il le cultivera, en tant qu’être humain et ‎interlocuteur, par ses propos, qui étaient brillants. Dans son œuvre, cet élément apparaît à travers ‎des contrastes stylistiques. Dans sa peinture, par exemple, nous retrouvons toujours des corps ‎baroques, maniérés, de caractère byzantin, et des couleurs pures, c’est-à-dire sans mélange, « anti-‎réalistes », ce qui révèle sa témérité picturale. Pourtant, les scènes, bien qu’énigmatiques dans leur ‎signification, restent, visuellement, intelligibles. Je dirais la même chose de sa poésie. Il écrit et le ‎lecteur le suit avec clarté. Ce qu’il dit est parfaitement compréhensible, parce qu’Engonopoulos n’est ‎pas du tout un poète obscur. Cependant, ici aussi, nous buttons contre la pierre du scandale : ‎l’opposé du bon sens. Ses voitures sont de pierre. Ses personnages sont souvent composés d’une ‎manière fantastique, comme dans ses tableaux, avec, par exemple, une lampe, une plante, ou des ‎bandes à la place de la tête.‎
Leur attitude et leurs mouvements se rapportent à une cérémonie antique et mystérieuse, ‎exactement comme sur les pierres gravées minoennes et mycéniennes. Il est vrai que les scènes ‎représentées sur ces bas-reliefs sont parfaitement « surréalistes », un surréalisme d’il y a 4.000 ‎ans, analogue à celui des statuettes cycladiques. Engonopoulos est donc un artiste qui utilise ‎constamment la tradition « hellénique » et « pré-hellénique », que nous avons l’habitude d’assimiler ‎et de considérer comme « nôtre ». Il en est de même pour sa poésie, où les références à des « ‎personnages » du passé sont très fréquentes, où des héros mythiques, Hermès, Orphée, Eurydice, ‎Ulysse, Hector, côtoient des héros de 1821. Mais ils apparaissent de façon imprévue, dans des ‎cadres où nous ne les attendions pas. Parce qu’Engonopoulos n’est pas du tout un néoclassique, ‎mais un baroque, qui transforme, qui contourne, qui transpose ses angles visuels et verbaux. Le ‎charme de ses œuvres picturales et poétiques est dû non seulement à l’usage insolite des ‎matériaux, mais aussi à l’« esprit » dans lequel elles sont conçues. La sensibilité d’Engonopoulos ‎est celle d’un dandy, prêt à provoquer. Les moyens de provocation sont multiples et sont dus, en ‎dernière analyse, à la coexistence de deux consciences en sa personne, consciences distinctes et ‎opposées : la française et la grecque – fait surréaliste en soi, à cause de cette union étroite en une ‎seule personne : d’où résulte le mélange de la langue savante (katharévousa) avec la langue ‎populaire (démotique), de l’élément byzantin avec le moderne, du baroque minoen avec El Greco, de ‎personnages antiques avec des contemporains, de l’Occident avec l’hellénisme, des Albanais avec ‎les Grecs, etc.‎
Comme dit Embirikos, Engonopoulos est un « mélange d’époques », quelque chose de si particulier ‎que, s’il me venait à l’esprit de le comparer, ce serait d’un côté, avec un troubadour catalan comme ‎Cerveri – un autre poète étrange, qui devance le surréalisme de six siècles – et, d’un autre côté ‎avec Cavafy ou Kalvos, nos poètes les plus singuliers du point de vue du style, tandis que, parmi ‎nos contemporains, me vient à l’esprit Benjamin Péret ou Tristan Tzara. De ses poèmes, le plus ‎connu est « Bolivar », qui a été édité en 1947 à Athènes et par la suite à Paris, en 1976. Mais il ‎existe d’autres poèmes connus par des traductions anglaises, tels l’« Hymne célébrant les femmes ‎que nous aimons » (1948), ou « L’Atlantique » (1954). Chacun de ses poèmes a une intonation ‎particulière, une structure, une atmosphère caractéristique qui lui sont propres. Cela vaut aussi pour ‎sa peinture. Ses premiers recueils, ainsi que le dernier, sont parsemés de poèmes en français, qui ‎mériteraient d’être groupés et édités en un volume : « Le Pape aux entonnoirs », « Vanité bleue », « ‎L’Évasion des centaures », « Espoirs mexicains », « Au château d’Amboise », « Picasso »… Il a ‎traduit, comme il me l’avait dit une fois, tous les poèmes de Baudelaire, Charles Cros, Alberto ‎Savinio, Lorca…‎
La vie et la personnalité d’Engonopoulos semblaient prolonger son œuvre, quand il embellissait les ‎rues d’Athènes de sa présence. Maintenant qu’il n’est plus là (Nikos Engonopoulos est décédé le 31 ‎octobre 1955, d’une crise cardiaque), il reste toujours vivant dans notre mémoire. Il avait dit, comme ‎on lui demandait son avis sur la mort, qu’il aurait peine à mourir parce qu’il cesserait d’être citoyen ‎grec. Cet humour noir est caractéristique de la distance ironique qu’il gardait envers toutes choses. ‎Il était pourtant plein de passions et d’émotions manifestes dans son œuvre et dans sa vie. Un grand ‎poète et un grand peintre.‎
Nanos VALAORITIS
‎(Revue Les Hommes sans Epaules).‎
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Engonopoulos publie son premier recueil poétique, "Ne parlez pas au conducteur"
L’humour noir dans la peinture chez Engonopoulos
Il ne peint pas des paysages, sa peinture est  anthropocentrique. Il s’intéresse aux personnages qu’il ‎dessine sans tête avec une cage, une lampe ou une plante à sa place, ou avec une tête sans les ‎caractéristiques du visage. Ces corps acéphales ou sans visage possèdent parfois des pieds ‎énormes qui marchent bien sur la terre. Les personnages masculins sont robustes tandis que les ‎personnages féminins sont élancés et érotiques avec des rondeurs. Les corps nus représentent la ‎beauté antique et la joie de la vie, ils sont cependant ciselés conformément au style byzantin. il met ‎l’espace du rêve, le surréel, au premier plan comme sur le tableau Le poète et la muse, et l’oppose ‎avec l’espace réel.‎

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