28 Août 2009
Le livre
des processions / Khalil
Gibran
Chant premier
Pour les hommes,
Faire le bien sous la contrainte est contrefaçon,
Et le mal d’homme, même enterré,
Jamais ne s’éteint.
Menés par les doigts du destin,
La plupart sont instruments
Qui un jour,
Se brisent.
Et surtout ne dis pas :
« Tel est un savant éminent ».
Ne dis pas :
« Voilà un maître vénérable ».
Les meilleurs sont troupeaux
Qu’entraîne la voix des bergers,
Et celui qui ne marche pas,
S’efface.
Dans les forêts
Pas de berger,
Dans les forêts,
Pas de troupeaux,
L’hiver avance
Que nul printemps n’accompagne.
Les hommes naissent esclaves
De qui refuse de plier genou,
Donne-moi le nay, et chante ?
Le chant garde l’esprit,
Et la plainte du nay survit
Au glorieux et au misérable.
Explications du mot Nay : Flûte rustique arabe